Porteuse du projet « Chimie et recyclage en mousse », Cécile Monteux, directrice de recherche CNRS au laboratoire SIMM de l’ESPCI Paris-PSL, vient de recevoir une subvention de la Fondation Cino Del Duca de l’Institut de France. La chercheuse et son équipe sont récompensées pour leurs travaux sur la fabrication de mousses permettant la récupération de métaux contenus dans des déchets d’équipements électroniques. Le projet, en collaboration avec Chimie ParisTech-PSL, l’Institut de Chimie Séparative de Marcoule, et le Bureau des Recherches géologiques et Minières permettrait de réduire l’empreinte environnementale de l’hydrométallurgie.
Cécile Monteux, directrice de recherche CNRS à l’ESPCI explique : « la récupération des métaux contenus dans les déchets d’équipements électroniques, est devenue un enjeu majeur pour préserver les ressources naturelles. L’hydrométallurgie, un procédé traditionnellement utilisé dans l’industrie minière pour la récupération de minerais peut être utilisée pour l’extraction des métaux tels que l’or, l’argent ou le cuivre contenus dans certains composants. »
Cette technique comporte une étape où le métal contenu dans les déchets est oxydé et dissout dans l’eau sous forme d’ions métalliques. Ce procédé génère donc de grandes quantités d’effluents, parfois très acides, qu’il faut ensuite concentrer et traiter pour récupérer les métaux d’intérêt.
« Dans ce contexte, notre projet consiste à utiliser des mousses aqueuses plutôt que des liquides de lixiviation, reprend Cécile Monteux. Les mousses contiennent entre 74 et 90% d’air, ce qui permet de réduire les volumes d’effluents et l’empreinte environnementale de l’hydrométallurgie. »
Les travaux de thèse de Pierre Trinh et ceux de Cyriaque Bruez montrent la possibilité d’utiliser des mousses pour oxyder et dissoudre du cuivre en utilisant le pouvoir oxydant du dioxygène (O
« Nous souhaitons à présent étendre ce concept de mousses lixiviantes à d’autres métaux, notamment des métaux précieux comme l’or et l’argent. Nous voulons également rendre les procédés sélectifs, en jouant sur la nature des tensioactifs utilisés en fonction de leur affinité pour les ions métalliques produits par la réaction. »
Pour en savoir plus, le détail du projet sur le site de l’INC