Etude des cellules : l’ESPCI partenaire d’un nouveau labo international

12/12/2011
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Joël Bertrand et Michael Sheetz Crédits : Steven Wolf, MBI.

Joël Bertrand, Directeur Général Délégué à la Science du CNRS et Michael Sheetz, directeur de l’Institut de Mécanobiologie de Singapour viennent de signer. Le nom de ce Laboratoire international associé (LIA) : Cell Adhesion France-Singapore. Il doit permettre de mieux appréhender le traitement du cancer, de certaines maladies cardio-vasculaires et la régénération de tissus humains. Il rassemble des partenaires singapouriens et français parmi lesquels l’Université de Paris Diderot, l’Université de Bordeaux Victor Segalen, le CNRS et l’ESPCI ParisTech.

Porteurs du projet : Virgile Viasnoff et Michael Sheetz

Virgile Viasnoff, chargé de recherche CNRS au laboratoire Gulliver de l’ESPCI ParisTech est l’un des principaux responsables de ce projet avec Michael Sheetz, directeur du Research Center of Excellence (RCE) de Mécanobiologie de l’Université nationale de Singapour. Ce RCE est expert dans le développement de nouvelles technologies (microscopie, nanotechnologie…). La fondation de ce LIA annonce de nouvelles collaborations en mécanobiologie, optique, modélisation, microfabrication et chimie des surfaces notamment.

LIA : mode d’emploi

Un laboratoire international associé permet de faciliter la collaboration d’équipes distantes sans pour autant construire de nouveaux bâtiments communs ni créer une structure juridique. Les laboratoires associés au sein d’un LIA partagent leurs ressources humaines et matérielles durant quatre ans, une collaboration qui peut être éventuellement reconduite quatre années de plus. Ces labos conjuguent alors leurs efforts pour réaliser un programme prédéfini conjointement mais conservent toute leur autonomie, leurs spécificités et leurs implantations respectives. Ils bénéficient néanmoins de moyens particuliers : postes, équipements, missions, fonctionnement etc.

Trois questions à Virgile Viasnoff

Virgile Viasnoff Crédits : Virgile Viasnoff
Virgile Viasnoff Crédits : Virgile Viasnoff

Comment avez-vous été impliqué dans la création de ce labo international ?

La création du LIA est issue de la volonté du CNRS de renforcer ses liens avec l’Asie et notamment avec Singapour. Dans mes activités de recherche, j’ai été amené à collaborer avec le MechanoBiology Institute, à Singapour. Etant chercheur CNRS au sein de Gulliver, laboratoire dont une des co-tutelles est l’ESPCI ParisTech, c’est assez naturellement que ces deux entités ont été associées au projet, monté avec des Français présents sur place et eux-même issus des universités Paris Diderot et Bordeaux Segalen. Au total, l’équipe du LIA compte 7 chercheurs français et 5 singapouriens, tous permanents.

Quelle est la prochaine étape du projet ?

Le démarrage effectif, au 1er janvier 2012. Le MBI est un institut très multiculturel tant sur le plan des nationalités (35 au total) que de l’interdisciplinarité : physique, biologie, nanotechnologie... C’est vraiment un environnement de travail dépaysant et stimulant. Le LIA va nous permettre d’effectuer des échanges bilatéraux de personnel, d’idées sur des projets collaboratifs définis.
L’implication de l’ESPCI ira certainement crescendo, grâce notamment à l’envoi d’étudiants. D’ailleurs, dès cette année, nous allons accueillir une élève ingénieure qui vient ici pour son stage de 4e année. A l’avenir des échanges seront peut-être possibles entre l’Ecole et l’Université nationale de Singapour.

Contact : virgile.viasnoff@espci.fr

Quels seront vos domaines de recherche ?

La thématique générale du LIA est l’étude de l’influence des forces mécaniques sur les jonctions de cellules à cellules. Personnellement j’étudie grâce à des techniques de micro-fabrication et d’imagerie haute résolution la façon dont les forces appliquées aux jonctions entre cellules sont ressenties par celles-ci et quelle est la structure spatiale des signaux biochimiques engendrés.

Les autres projets du LIA concernent l’influence des jonctions cellulaires sur la migration collective ou encore l’établissement de connexions entre neurones.

Il s’agit surtout de science fondamentale mais nous sommes amenés à développer des dispositifs micro-fabriqués qui peuvent avoir des applications commerciales. A terme, ces travaux participent à une meilleure compréhension des phénomènes d’embryogenèse et d’organisation de tumeurs cancéreuses.

Pour en savoir plus :

Les pages personnelles de Virgile Viasnoff et Michael Sheetz

Le site du Mechanobiology Institute

Le site du laboratoire Gulliver

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